Ce qui est bien, avec le capitalisme singulièrement financier, c'est qu'il doit parfois mettre à nu ses ressorts débiles -- c'est le prix de sa survie. Ce qui est très bien, dans ces moments-là, c'est qu'il n'est pas nécessaire d'être grand maître dans la chose économique pour comprendre ce qui l'entretient, ce qui le meut et ce qui le tue. Tout le monde comprend. Exemple en fin de semaine dernière avec l'introduction en Bourse du grand machin orwellien requalifié «réseau social» et baptisé Facebook. Vendredi, Mark Zuckerberg -- pittoresque patron du monstre tentaculaire aux 900 millions d'abonnés consentants -- soucieux de faire fructifier son business, achevait à New York son introduction au Nasdaq . «L'heure de vérité», comme on dit, par antiphrase sans doute, sur les marchés de gredins qui ont copieusement fait monter la sauce : des centaines de millions d'actions de papier jetées à Wall Street pour une des plus grosses opérations de son histoire, et, sous l'universelle bannière de «win a max», la perspective de «valoriser» Facebook à 100 milliards de dollars (78,3 milliards d'euros) en en levant 20 d'un coup.
La suite est exemplaire. Introduite à 38, l’action est montée dans la journée jusqu’à plus de 45 dollars, avant de révéler dès le premier jour sa nature de bulle spéculative -- format malabar, de celles promises à vous péter à la gueule -- en finissant à 38,23. Il fallut,