Malgré une chaleur peu de saison, une vingtaine de manifestants contre les guerres en Irak et en Afghanistan sont venus accueillir, à leur façon, l'ancien Premier ministre Tony Blair lors de son arrivée à la Cour royale de justice à Londres hier matin. Sur une poupée à l'effigie d'un juge, une femme a inscrit : «Blair, l'heure du jugement» , tandis que d'autres agitent des panneaux aux slogans peu flatteurs comme «Bliar» -- amalgame de Blair et liar , «menteur» - ou encore «Faites rentrer les troupes» . Les noms d'oiseaux pleuvent, Tony Blair, lui, continue d'afficher le sourire ravageur qui est devenu sa «griffe».
L'ex-Premier ministre a la peau dure et arrive bronzé, sa veste bleu marine nonchalamment posée sur l'épaule, avec un vague air de vacancier. L'ancien chef du Parti travailliste, au pouvoir de 1997 à 2007 -- avant de devoir céder, non sans réticences, son poste de Premier ministre à Gordon Brown --, est venu répondre aux questions du juge Leveson. L'enquête sur les écoutes téléphoniques illégales au sein de News of the World et du Sun , deux titres de l'empire médiatique de Rupert Murdoch au Royaume-Uni, entre dans sa phase finale. Après citoyens et policiers, Tony Blair ouvre le bal des politiciens qui viendront à leur tour témoigner tout au long de la semaine sur leurs relations avec la presse et, plus particulièrement, avec l'empire Murdoch.
Au cours de l'audience, Tony Blair, qui est le parrain de