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Libération

Bahreïn à hauts risques

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publié le 12 juin 2012 à 19h49

En février 2011, le souffle des printemps arabes atteint le Bahreïn, petit archipel au large de l’Arabie Saoudite. Lors de grandes manifestations pacifiques, la population demande plus de démocratie et d’égalité, et la fin des discriminations envers les chiites, pourtant majoritaires dans la population. Après quelques semaines de contestation, la famille royale sunnite Al-Khalifa, au pouvoir depuis la fin du XVIIIe siècle, fait intervenir l’armée. Avec l’aide des chars saoudiens, le roi écrase l’opposition, instrumentalise les clivages confessionnels et muselle la contestation : harcèlement policier, arrestations de masse, torture…

Si l'opposition continue de descendre dans la rue, l'écho médiatique ne nous parvient plus, sanglantes vidéos amateurs exceptées. Notamment parce qu'il est quasiment impossible d'obtenir un visa journaliste. Et qu'il est impossible aussi d'entrer illégalement sur le territoire - le Bahreïn est une île. C'est dire si Bahreïn, plongée dans un pays interdit est un document salutaire. Entrée avec un visa tourisme de courte durée en janvier, Stéphanie Lamorré ( Un si long voyage , L.A. gangs de femmes , diffusé récemment sur Arte) parvient à semer la police et à disparaître grâce à ses contacts sur place. Elle y reste un mois, «en niqab, en allant chez des gens à droite, à gauche , raconte-t-elle. Ça a été une véritable partie de cache-cache. Mais les gens [de l'opposition] m'ont vr