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Libération

«DNA» : en selle, Gretel

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publié le 12 juin 2012 à 10h56
(mis à jour le 2 juillet 2012 à 10h04)

Les messageries sont nées d’un piratage. Ces ancêtres du tchat, qui ont fait le lucratif succès du Minitel, notamment sa version rose, sont apparues presque par hasard. La Direction générale des télécommunications (DGT, qui devient France Télécom en 1986) n’avait pas du tout prévu le modèle technique de la messagerie.

Dès ses débuts pourtant, les pères du Minitel veulent lui permettre «d'être à la fois un outil de consultation et de communication» , écrivent Valérie Schafer et Benjamin G. Thierry dans le Minitel, l'enfance numérique de la France . Car le désir de communication en direct entre utilisateurs existe déjà. Comme en témoigne une adolescente, qui teste la messagerie en différé Télétel 3V dans le cadre d'une expérimentation du Minitel, fin 1980. Elle est alors interrogée par une lettre professionnelle : «Ce que j'aimerais bien, c'est qu'on puisse communiquer comme ça, tout de suite, sur la messagerie… Qu'on envoie un message et que l'autre puisse le recevoir comme ça, tout de suite.»

Fin 1981, deux expérimentations sont menées en parallèle pour développer le Minitel. Une à Vélizy (Yvelines), officielle et coûteuse, axée sur la mise à disposition de bases de données. Une autre, plus modeste, dans un quartier de Strasbourg (Bas-Rhin), pilotée par le service informatique des Dernières Nouvelles d'Alsace , qui crée une plateforme de servic