Que s'est-il donc passé à l'E3 2012 ? Depuis la clôture, jeudi, du salon mondial du jeu vidéo ( Libération de vendredi ), on assiste à un concert de lamentations, et pas le genre quatuor pour chambre, plutôt fanfare polyphonique. La partition la plus éloquente a été interprétée par Kris Graf, editor-in-chief du meilleur site professionnel du secteur, Gamasutra, qui regroupe la communauté des développeurs. Graf attaque bille en tête l'industrie des grands studios, qu'il accuse de ne plus s'intéresser qu'à une seule cible, «celle des jeunes ados mâles frustrés qui trépignent de joie devant les headshots et les tee-shirts gratuits» . Dans les allées du Convention Center de Los Angeles, il n'a vu qu'un seul spectacle reproduit à l'infini : «Une apparente obsession pour la violence et la vulgarité.» Graf tabasse tous azimuts et s'alarme du conservatisme de l'industrie ici représentée : «L'E3 2012 aurait pu être l'E3 2006. Un musée sans les notices informatives. Un rêve d'archéologue. Le reality show d'une rock star sur le retour. Vieux gameplay, vieux thèmes, vieux business models…»
C’est une exécution, et le fait qu’elle provienne du cœur même du métier lui donne une force que n’obtiendron