C'était quelques jours après l'issue de la présidentielle, un matin sur les ondes de France Inter, à l'heure où les duettistes bruitistes (Philippe) Collin et (Xavier) Mauduit se livraient à leurs amusantes facéties. J'ai un peu oublié leur propos du jour, mais je me souviens que, pour évoquer le machin gazouillant baptisé Twitter, ils usèrent de l'expression «pigeon vole» ; et que, dans cette évocation d'un jeu d'enfants tombé en désuétude, j'entendis une distanciation bonhomme, mais frondeuse, qui me sembla, ma foi, de bon aloi.
À cet instant, pas de doute, mon opinion, avalisée par les spirituels et irrespectueux (limite gauchistes) garnements radiophoniques, s’en trouva confortée : Twitter était bien de droite… Notez que j’en étais depuis longtemps convaincu : l’ambition de signifier quoi que ce soit, en 140 signes maxi et sans distinction de correspondant relève par définition de l’escroquerie intellectuelle, d’inspiration ontologiquement droitière. Mais à voir la fortune du gadget dans ce quotidien de gauche qui m’emploie, à constater l’engouement qu’il suscite auprès de ses plus hautes autorités rédactionnelles, et jusque (ça m’arrache un peu la gueule) chez le Dr Garriberts, je jetais l’éponge, me résignant à taire ma grincheuse et radoteuse et cacochyme circonspection.
À peine ricanais-je comme un chacal à chaque évocation du contenu baroque d'un nouveau tweet de Mme Morano (Mme Morano est bien de droite, non ?). Et voici que, le mois dernier, dégagea