C'est finalement une histoire de téléphones. De portables, dont les messageries ont été piratées pendant des années par des journalistes, notamment de feu News of the World, avant l'explosion du scandale et l'ouverture de l'enquête Leveson en juillet 2011. Et des histoires de textos, de logorrhées de textos, échangés entre journalistes, responsables de médias et hommes et conseillers politiques, ou entre journalistes et policiers.
Hier, dans l'impersonnelle salle 73 de la Haute Cour de justice de Londres, devant le juge Brian Leveson, le Premier ministre britannique, David Cameron, a dû s'expliquer à son tour sur ses échanges de textos. Notamment avec Rebekah Brooks, amie proche et ancienne directrice générale de News International, la branche britannique du groupe Murdoch. Cette dernière, lors de sa propre audition il y a quelques semaines, avait déjà révélé que le Premier ministre signait ses textos à son adresse «LOL», pour lots of love (et non laughing out loud, «mort de rire»). L'audition de David Cameron, qui concluait deux riches semaines après les témoignages de ses trois prédécesseurs, John Major, Tony Blair et Gordon Brown, a dévoilé un nouveau texto, envoyé cette fois par Rebekah Brooks. «Je te soutiens à fond, amicalement et parce que professionnellement, nous sommes tous les deux dans le même bain», écrivait-elle en 2009 à Cameron, quelques mois avant son élection et alors que les journaux Murdoch, The Sun not