Une foule de badauds et policiers en uniforme regarde un énorme bulldozer broyer un épais tapis de CD et de DVD pirates. Voilà l'image médiatique de la Chine luttant contre la contrefaçon d'œuvres culturelles. Sur Internet, la manœuvre est à peu près aussi délicate : sous la pression nationale et internationale, Pékin a fini par imposer, depuis 2008, à Yahoo China ou à Baidu -- principal moteur de recherche du pays -- de bloquer des liens pointant vers du contenu jugé illégal… et parfois de payer les artistes .
Une action qui ne va pas assez loin pour les grosses multinationales du loisir, du type Disney ou Universal, fatiguées de voir leurs œuvres circuler sans contrôle et (surtout) sans pouvoir tirer profit du gigantesque et alléchant marché chinois. Depuis l'adhésion de Pékin, en 2001, à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les pays occidentaux insistent pour que la Chine s'aligne sur les normes internationales de copyright - le système anglo-saxon proche de notre droit d'auteur -, afin de pouvoir y défendre leurs intérêts en justice. C'est l'objectif de la troisième révision de la loi chinoise sur le sujet, datée de juin 1991 seulement, qui doit s'achever à l'automne. « Il s'agit aussi de permettre l'émergence d'un vrai marché chinois de la culture qui intégrerait les défis provoqués par la techno