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Libération

«J'ai jeté ma caméra, pour ne pas que les Farc croient que j’avais une arme»

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publié le 20 juin 2012 à 17h25
(mis à jour le 20 juin 2012 à 17h27)

La chaîne France24 diffuse ce soir Colombie: A balles réelles , un documentaire de Roméo Langlois, filmé juste avant sa capture le 28 avril dernier. Ce matin-là, le journaliste embarque dans l'hélico d'un commando de lutte anti-narcotique de l'armée colombienne. Une opération de routine, croit-il, pour démanteler des laboratoires de transformation des feuilles de coca, en plein territoire des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Mais l'opération tourne mal et quelques heures plus tard, ils sont pris en embuscade. Le sergent chargé de sa protection meurt à ses côtés, et Langlois doit se rendre aux guerilleros. Dans ce laps de temps, il n'a pas cessé de filmer.

Pourquoi vouliez-vous accompagner cette brigade d'élite colombienne?

Je travaille sur la lutte anti-drogue depuis plusieurs années. Je voulais filmer l’une de ces opérations très coûteuses, qui parfois réussissent à détruire des gros laboratoire de cocaïne de la mafia, mais qui, la plupart du temps, ne mettent la main que sur des petits labos artisanaux. C’est un avis très personnel, mais cette guerre contre la cocaïne, téléguidée et sponsorisée par les Etats-Unis, c’est la guerre la plus absurde, la plus meurtrière, la plus ridicule et la plus dérisoire qui soit.

Comment avez-vous obtenu le feu-vert officiel?

J'avais fait des demandes auprès de l'armée. Mais c'est finalement grâce à un Général, une vieille connaissance, que j'ai pu suivre l'opération