Les négociations ont échoué, jeudi, entre le pôle Champagne-Ardennes-Picardie (CAP) -- l'Union, l'Est éclair, l'Aisne nouvelle -- filiale du groupe Hersant Média (GHM), et le groupe belge Rossel ( la Voix du Nord ). Une mauvaise nouvelle pour les salariés de GHM : l'avenir du groupe de presse, très endetté, dépend justement de son mariage avec Rossel .
La création de cette holding, annoncée à l'automne, n'a toujours pas été signée : elle est en partie suspendue à la restructuration du pôle CAP. Au départ, Rossel demandait 270 suppressions de postes, sur 650 salariés. Après concertation, il était descendu à 200 suppressions de postes de non-journalistes, auxquels s'ajoutent une trentaine de journalistes via la clause de cession. Rossel met sur la table une enveloppe de 20 millions d'euros pour financer son plan. Le SNJ accepte ce préaccord, à contrecœur : «On avait le choix entre la peste et le choléra , regrette Philippe Mellet, délégué SNJ à l'Union. C'était soit cette potion amère, soit le tribunal de commerce.»
De son côté, la Filpac-CGT, qui avait fait des contre-propositions avec un plan de 125 suppressions de postes, s'oppose à l'accord Rossel. Le plan touche majoritairement les salariés du pré-presse et des rotatives, que le syndicat représente. Pour Mellet : «La discussion a tourné court.»