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Libération

Soit brute, soit pute

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publié le 20 juin 2012 à 11h12

A sa fille venue lui présenter officiellement l'homme qu'elle souhaite épouser, une mère confie, pleurant de stupéfaction et de soulagement : «Connaissant ta passion pour les jeux vidéo, j'ai toujours cru que tu étais lesbienne…» On riait jaune en écoutant cette anecdote, contée la semaine dernière à l'IUFM de Lyon, qui accueillait durant trois jours un grand colloque initié par l'université de Lyon-I sur le genre et les jeux vidéo. Faut-il comprendre qu'en 2012, la manipulation de joysticks est encore perçue comme une activité masculine ? Que la pratique du jeu chez une fille paraît moins naturelle et acceptable que chez un garçon ?

Ces préjugés à la peau dure sont pourtant en parfaite contradiction avec les résultats d' une étude menée en 2010 pour l'Observatoire du jeu vidéo (géré par le Centre national du cinéma) : les femmes représentent aujourd'hui 52,1% des joueurs réguliers. Elles jouent à tout et partout -- sur les consoles portables que l'on trimballe dans son sac, sur les smartphones, mais également sur les consoles de salon et les PC… Mais elles continuent paradoxalement à être considérées par l'industrie du jeu vidéo comme un marché de niche, pour lequel il convient de développer des titres spécifiques censés correspondre à leurs centres d'intérêt.

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