Menu
Libération

«Pour que le délit d’opinion ne devienne pas la règle»

Article réservé aux abonnés
par Jérôme Bourreau-Guggenheim
publié le 21 juin 2012 à 16h57
(mis à jour le 21 juin 2012 à 16h58)

Le 1er juin dernier, la société TF1 a été condamnée par le Conseil de Prud’hommes de Boulogne Billancourt pour mon licenciement jugé «sans cause réelle et sérieuse». Il s’agit d’une première victoire encourageante dans le difficile combat pour la justice que j’ai engagé il y a plus de trois ans maintenant.

Néanmoins, tout en reconnaissant que je me suis exprimé à titre personnel et en mon nom propre, et qu’en l’espèce je n’ai jamais manqué à mon obligation de loyauté à l’égard de mon employeur, la décision du Conseil de Prud’hommes se borne à faire le constat des arguments fallacieux et diffamants employés par la société TF1 dans le seul but de jeter le discrédit sur ma personne et de minimiser le scandale que cette affaire a mit en lumière.

En effet, cette décision souligne très justement qu'en faits, TF1 n'a pu apporter la moindre «preuve qu'elle avait fait du projet de loi HADOPI un élément central de sa stratégie (...) et en quoi [mon] opinion sur le projet de loi HADOPI était nécessairement incompatible avec la stratégie de TF1 ». En somme, que les propos privés tenus dans mon courriel du 19 février 2009, qui ne s'avèrent ni excessifs, ni diffamatoires, ne peuvent «manifester» un quelconque désaccord sur les orientations stratégiques de la société et encore moins justifier le licenciement.

Bien au contraire, et à l'évidence, ce «défaut d'alignement» que me reproche maladroitement mon ancienne hiérarchie, ne porte nullement sur la stratégie d