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Libération

Le Nord-Mali, un désert peuplé de «fantômes»

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publié le 28 juin 2012 à 20h56

C'est un document exceptionnel, mais déjà rattrapé, sinon dépassé, par une histoire qui s'est accélérée ces derniers jours (lire page 8). Voici quelques semaines, une équipe d'Arte s'est rendue dans le Nord-Mali, une zone ultra-dangereuse, plus ou moins contrôlée par les indépendantistes touaregs et de multiples groupes islamistes. Pour raconter et décrire cette pétaudière en plein désert du Sahara, qui inquiète tant les services occidentaux, Olivier Joulie et Laurent Hamida ont indéniablement pris d'énormes risques. Rappelons que les activistes d'Al-Qaeda au Maghreb islamique détiennent dans cette région neuf otages occidentaux, dont six Français.

Protégés par les hommes du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), des indépendantistes touaregs qui ont pris les armes contre le pouvoir de Bamako, les deux journalistes ont parcouru une partie de cet immense territoire. Ils ont notamment tourné à Gao, la principale ville du Nord-Mali. A l'époque, cette localité était encore en partie contrôlée par les «laïcs» du MNLA. Depuis mardi, ce n'est plus le cas : les indépendantistes, dont la priorité était de «sécuriser et développer l'Azawad [le nom donné par les touaregs à la région, ndlr]», ont été balayés par les islamistes. L'un des chefs du MNLA, Bilal ag-Achérif, présent dans le reportage, aurait même été blessé dans les combats et exfiltré vers un hôpital du Burkina Faso.

Sans verser dans l'illusion rétrospective, on le pressent bien en regardant le