À de très rares exceptions, tous les disques joués sur l'une des sept antennes de Radio France proviennent d'un fichier numérique. Normal, vous direz-vous. Après tout, on est en 2012, et ça fait déjà quelque temps que la musique s'est dématérialisée. Oui, mais à l'échelle de la Maison de la radio, en arriver là n'a pas été sans mal. Imaginez un peu : les radios publiques françaises diffusent un millier de titres par jour. À elle seule, FIP, la radio 100% musique, en balance trois cents sur les ondes, et sans tourner en boucle sur quinze tubes comme d'autres stations. Pour nourrir ce monstre glouton, Radio France a, depuis 1944, édifié l'une des plus grosses discothèques d'Europe, qu'elle a entrepris, depuis huit ans, de numériser. «La discothèque s'est montée par besoin, raconte Marc Maret, qui en a pris la direction en 2011. Les programmateurs recevaient beaucoup de disques et le besoin d'archiver tout ça est né assez logiquement. Puis, en 1975, Radio France a hérité du patrimoine de l'ORTF», qui venait de disparaître.
Echanges de 78 tours
À ce jour, la radio publique a accumulé plus d'un million et demi d'objets : des 78 tours, des 33 tours, des 45 tours, des CD, quelque 500 cylindres (ancêtre du vinyle) et d'autres «hors format». Tout ça doit aboutir un jour dans la discothèque numérique centrale (DNC), qui compte aujourd'hui 1,6 million de morceaux dématérialisés, avec leur pochette et les informations qui y sont attachées. Tout se passe dans la tour centrale d