Allons-y franco : c’est le grand satan du paysage audiovisuel français. Celui qui empêche les patrons de télé et de radio de dormir à l’idée d’être une nouvelle fois convoqués parce qu’on aura à l’antenne -- au choix-- fumé une clope, vanté les joies de la sodomie à une heure de grande écoute, accordé une seconde de plus au PS qu’à l’UMP ou encore oublié de mettre le petit écriteau «- 10» alors que oui, là, c’est bel et bien un bout de sein. Oui mais bon, c’est son boulot, au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Succédant en 1989 à la CNCL, elle-même faisant suite à la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (1982), le CSA a pour mission de faire respecter la loi aux télés et radios émettant depuis la France, que ce soit par voie hertzienne, par satellite ou par ADSL. C’est également le CSA qui attribue les fréquences à telle chaîne ou telle station. Un usage temporaire (cinq ans) et gratuit (le Royaume-Uni fait payer les fréquences) en contrepartie d’une série d’engagements. Ça va du respect du pluralisme à celui de la dignité humaine en passant par la proportion d’œuvres françaises diffusées et, bien sûr, l’obligation d’investir dans la création française ou européenne.
L’autre occupation du CSA est beaucoup plus politique : c’est la nomination des présidents de l’audiovisuel public. Ou plutôt c’était. Ou plutôt ce sera. Nicolas Sarkozy l’a privé de cette prérogative, s’arrogeant lui-même ce pouvoir, pouvoir dont François Hollande veut se débarrasser pour le r