Parmi les genres du jeu vidéo, la baston, qui puise ses origines dans les bornes d'arcade et y survit toujours, est l'un des plus tenaces. Malgré sa réputation de mauvais garçon, le jeu de combat est aussi l'un des genres les plus éloquents et épurés, où se rassemble le meilleur des arts et techniques du jeu vidéo. La série Tekken , pépite du studio nippon Namco, n'a pas l'ascendant historique de ses prestigieux précurseurs en 2D, comme Street Fighter par exemple, mais elle domine le rayon des arts martiaux en 3D et son dernier opus, Tekken Tag Tournament 2 , offre une quintessence de ce savoir-faire très particulier : des combats féroces mais dont la violence est évacuée puisque n'y figure ni sang, ni ecchymoses, ni dents qui volent, malgré la puissance des coups.
Le point fort de Tekken a toujours été son casting de personnages baroques et charismatiques, une bande qui s'étoffe au fil des épisodes et atteint dans ce TTT2 cinquante-neuf combattants jouables, si l'on inclut les DLC (ces contenus à télécharger sont pour une fois gratuits, bel effort à encourager). La diversité des types physiques et des disciplines martiales fait plaisir à voir. On y recense des grands gaillards et des poids plume, des jeunes et des vieux, des peaux d'à peu près toutes les couleurs, des bonnes gueules et des patibulaires, des obèses, des toxiques, des métalliques, et même un double kangourou, une sorte d'homme-léop