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Libération

«Dishonored» : label épique

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publié le 17 octobre 2012 à 10h44
(mis à jour le 17 octobre 2012 à 10h46)

L'honneur est peut-être une valeur relative, mais le déshonneur est une souffrance absolue : lorsqu'il se fera piquer, telle une Belle au Bois dormant, par le fuseau empoisonné de Dishonored , même le joueur le plus frivole ne pourra faire l'économie de grandes, de graves, de belles questions. Oui, le nouveau jeu d'Arkane Studios fait partie de ces titres trop rares qui donnent autant à penser qu'à jouer ou, plus exactement, qui offrent au joueur ce privilège exquis : le droit de réfléchir à ce qu'il est. Un joueur, donc.

Dishonored n'est pas un jeu cérébral pour autant, mais au contraire une grande aventure, épique et palpitante, dont la trame ressemble à celle du Comte de Monte-Cristo . Corvo, garde impérial victime d'un complot, est accusé à tort d'avoir assassiné son impératrice. Après s'être évadé de la prison où on l'a jeté, il entreprend de consommer sa vengeance. Caché sous un masque de fer, il va hanter la ville maudite et imaginaire de Dunwall, qui pourrait être un Londres post-victorien et steampunk, dans les bas-fonds duquel sévit une peste noire, tandis que l'aristocratie locale se noie dans la débauche et les intrigues politiques. Dumas + Orwell + Boccace : on pourrait résumer ainsi l'équation littéraire osée qu'un tel jeu ambitionne de résoudre.

A l'aide de quelques pouvoirs progressivement acquis, mais surtout de sa jugeote, Corvo va peu à peu devenir l'ombre inquiétante qui plane sur la ville et ses vices. Dans le