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Libération

Chronologie des médias : le mauvais timing

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publié le 7 novembre 2012 à 15h25

Le monde entier gratuit hier, ou quatre salles de cinéma payantes demain ? Les deux, a répondu Fondivina, le distributeur français du film québécois Nuit #1 . Le long métrage d'Anne Emond (la rencontre d'un homme et d'une femme, «une réelle épaisseur émotionnelle» , selon les Cahiers du cinéma ) sort demain en (très peu de) salles et, le temps d'une nuit, entre 18 heures et 5 heures, il a été diffusé sur le site de partage de vidéos Dailymotion. C'est aussi le parcours atypique du film brésilien les Paradis artificiels , avec cette conséquence : 12 des 15 salles qui devaient le projeter l'ont déprogrammé, au nom de l'exclusivité perdue . Le crime de ces deux films ? Ils se sont joués de la sacro-sainte chronologie des médias, brrr…

Le sacrilège n'est pourtant pas l'œuvre de punks libertaires du Net : il s'agit d'une opération soutenue financièrement par la Commission européenne. Laquelle vient, par la voix de sa commissaire à la Culture, Androulla Vassiliou, de lancer une opération similaire visant à «évaluer l'impact d'une sortie simultanée de films au cinéma, à la télé et sur Internet» . Ce qui reviendrait, si l'expérience se généralisait, à foutre en l'air notre fameuse chronologie des médias. Laquelle est aujourd'hui inscrite dans la loi tant elle fait figure de colonne vertébrale du secteur :