Des transferts de contenus entre les journaux papier et leurs sites Internet, vous n’avez pas fini d’entendre parler, lecteurs… Dans le feuilleton «crise de la presse», chapitre «nouveau modèle économique», alinéa «Web vs Print», plus une nouvelle formule qui n’ait d’autre but que de redistribuer le payant et le gratuit, et faire passer telle ou telle rubrique de la page à l’écran. Dans l’autre sens, c’est plus rare. Là est le point, l’objectif ultime, la nature véritable des transformations aléatoires ou réfléchies, empiriques ou organisées, qui bouleversent les maquettes avec nos habitudes.
Ainsi de la nouvelle formule du Monde . Trois semaines après son lancement dans le quotidien (après la mise en place de son édition du week-end à 3,50 euros avec ses suppléments multiples), d'aucuns retiendront le retour ponctuel de son édito de une en chandelle. Moi, ce qu'il m'en reste et qui me désespère, c'est la disparition d'un minimum de programmes télé, cet «ancêtre d'Internet» qui n'en finit pas de ressusciter. Formidable paradoxe, jamais sa programmation ne fut si dense ni -- eh oui ! -- si riche.
On sait bien que «tout est sur le Net», ou dans les suppléments hebdo, ou dans ces masses de gratuits ou presque qui font pile aux caisses du supermarché. Reste que le procédé ne me convient pas. Il induit en effet, de la part du lecteur, un désir de télévision qui, tout en ayant l’air de l’exclure du champ culturel du lectorat du Monde, démultiplie encore l’empire du m