Mario a plus de 25 ans mais, comme pour les divas et les grandes actrices, on ne devrait pas évoquer son âge. Le temps, de toute façon, n'a pas prise sur lui, c'est plutôt son allié : au fil des ans et des évolutions technologiques, Mario s'est déployé, a embelli, conquis de nouvelles dimensions. En 2012, il n'a rien perdu de sa pertinence et s'est encore incarné dans deux nouvelles excellentes productions, l'une en relief pour la 3DS, l'autre en haute définition pour la Wii U, dernière née de la maison Nintendo. Mais c'est dans un livre inattendu qu'il a fait sa plus gracieuse apparition cette année, la très belle confession à la troisième personne de Salman Rushdie : Joseph Anton, une autobiographie (chez Plon).
L'écrivain y raconte notamment comment, dans la période qui suivit la fameuse fatwa de 1989, alors qu'il devait vivre claquemuré et surveillé en permanence par les services secrets britanniques, il a fait la connaissance de Mario, auquel l'a initié son fils Zafar. Et il y plonge comme un jeune homme découvrant l'ivresse, au point de contrarier son épouse, qui le «gronde». Peine perdue : «Grâce à Zafar, il s'était pris d'affection pour le plombier Mario et son frère Luigi et le monde de Super Mario lui semblait une alternative heureuse à celui dans lequel il vivait le reste du temps.» Lorsque sa femme, constern