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Libération

«Pour Tapie, les journalistes étaient copains ou ennemis»

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publié le 21 décembre 2012 à 11h25

Quand il était l'homme fort de l'OM à Marseille, Bernard Tapie avait une phrase fétiche, à propos de la presse : «A quoi ça sert d'acheter un journal quand on peut acheter un journaliste ?» L'ancien du Méridional qui rappelle l'anecdote est toujours journaliste. Il travaille désormais à la Provence (née de la fusion du Provençal et du Méridional ), et préfère convoquer ses souvenirs sous couvert d'anonymat. On ne sait pas de quoi sera fait l'avenir immédiat de la presse à Marseille…

«Un jour , dit-il, mon téléphone sonne. Tapie ne faisait jamais appeler par sa secrétaire ou son attaché de presse, il appelait tout seul. Je décroche et j'entends ça : "Dis-moi, espèce de petit pédé, quand est-ce que tu auras fini de me déverser des tonnes de merde sur la tête ?" Sa phrase est restée gravée car on ne m'avait jamais parlé comme ça.»

Trois quotidiens se sont longtemps partagé la place marseillaise. Le Provençal , contrôlé par le maire socialiste Gaston Defferre. Le Méridional , classé à droite. Et La Marseillaise , proche du PCF. Les relations étaient compliquées avec Tapie pour les deux derniers. Un certain Pape Diouf, journaliste aux sports à la Marseillaise avant de devenir plus tard président de l'OM, a failli plusieurs fois en venir aux mains avec lui. «Jamais il ne nous a interdit directement de faire notre métier