A Bercy, ce matin, la discussion va être pointue. Organisée à l’initiative de la ministre déléguée à l’Economie numérique, Fleur Pellerin, la table ronde «Net neutralité : croissance d’Internet et libertés des internautes» promet d’aborder le sujet en profondeur. Et avec des thèmes comme «Comment le principe de neutralité d’Internet se place au cœur du réseau ?», «Quels enjeux pour l’Internet du futur ?» ou «Quelles sont les libertés à défendre ?», le débat s’annonce passionnant.
Pourtant, il est difficile de s'affranchir de cette impression tenace que la ministre a, depuis longtemps déjà, forgé son opinion. Elle l'a exprimée pour la première fois en juillet lors d'une précédente table ronde : «La neutralité du Net est un concept américain qui a tendance à favoriser très considérablement les intérêts économiques de Google, Facebook, Apple et consorts.» Une position confirmée la semaine dernière après le coup d'éclat de Free, qui a bloqué pendant quelques jours la publicité gérée par Google.
Si Fleur Pellerin a condamné la méthode du fournisseur d'accès à Internet (FAI), elle a jugé légitime sa revendication économique. «[Le patron de Free] Xavier Niel a posé la bonne question, qui mérite d'être posée», a-t-elle expliqué sur France 5. Et cette question était : peut-on imposer à Google de payer aux opérateurs un droit de passage pour le gigantesque flux de données en provenance de YouTube ? Y répondre par l'affirmative revient tout simplement à tirer un trait s