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Libération

Le disque fait péter sa vieille prune

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publié le 31 janvier 2013 à 22h06

La capacité de l’industrie musicale à rebondir encore et toujours sur ses échecs passés pour s’enfoncer de plus belle ne cessera jamais de nous fasciner. Sa dernière lubie en date, relayée durant le grand raout du Midem, le week-end dernier à Cannes, par divers acteurs comme la Sacem ou l’UPFI (les producteurs indépendants) : remplacer le système complexe de sanction de l’Hadopi par une sorte de radar automatique délivrant des amendes de 140 euros. Exit les avertissements de la riposte graduée, exit aussi la procédure complexe aboutissant à l’intervention d’un juge, exit surtout la productivité jugée calamiteuse de la Haute Autorité: plus de 10 millions d’euros de budget annuel pour seulement trois jugements rendus (une amende de 150 euros, une relaxe et une dispense de peine).

Il faut au moins concéder une certaine constance dans la teneur des revendications de l’industrie du disque : tout faire pour alimenter l’opposition entre les artistes et leur public. C’est vrai que l’élection de François Hollande et ce moratoire qui ne dit pas son nom pendant les travaux de la mission Lescure devant aboutir au changement de nom de l’Hadopi (on n’en espère pas beaucoup plus) ont permis une étrange accalmie. Les partageurs ont continué de partager pendant que le téléchargement légal progressait de 10% et que les abonnements de streaming explosaient avec + 50%. Même si ces performances ne compensent pas encore en volume la baisse du marché physique, c’est une tendance forte qui avait de