Hadopi, c'est formidable. Bon, pas forcément au niveau de la commission de protection des droits (CPD), le bras armé de la Haute Autorité qui se charge de la tristement célèbre riposte graduée basée sur la surveillance et la récupération d'adresses IP sur les réseaux P2P. Ce qualificatif ne concerne pas non plus la mission «pédagogique» qui restera entachée à jamais par la campagne de pub de mi-2011, laquelle donnait envie de télécharger des pétaoctets de MP3 pour qu'Emma Leprince ne puisse jamais sortir son single I Prefer Your Clone, en 2022. On aurait également du mal à trouver formidables les «labs» d'Hadopi, cette «expérimentation inédite pour une administration» qui doit «répondre aux missions d'expertise de l'Hadopi par une approche ouverte et collaborative». En effet, Hadopi vient de mettre un terme aux labs en décembre.
Non, Hadopi est formidable par sa persistance louable à tenter de comprendre le pourquoi de sa propre existence. Coup sur coup, elle vient de publier la seconde vague barométrique «biens culturels et usages d'Internet : pratiques et perceptions des internautes français» et une étude qualitative sur les «Digital Natives», ces étranges individus âgés de 15 à 24 ans qu'on appelait autrefois des jeunes. Certes, rue du Texel, on riposte d'abord, on réfléchit ensuite. Mais au moins, on se donne les moyens de réfléchir.
Le premier des deux rapports, paru mi-janvier, est une vision d'ensemble des usages de consomma