Quelle tristesse de constater qu'un phénomène internet absurde et décalé, qui avait donc tout pour plaire, a réussi à perdre sa saveur en quelques jours à peine… Le Harlem Shake est une improvisation vidéo en deux temps basée sur les trente premières secondes du morceau du DJ de Brooklyn Baauer. Durant la première moitié, un type se trémousse, un peu seul, au milieu d'autres personnes indifférentes. Puis soudain, tout le monde se met à faire n'importe quoi, déguisé de préférence. La première version débarque sur YouTube le 30 janvier, en introduction d'une compilation de gags moyennement drôles signée de l'utilisateur Filthy Frank. Devant le succès, ce dernier met en ligne une déclinaison raccourcie le 2 février. Le même jour, les premières versions dérivées voient le jour. L'engouement est immédiat et, le 7, on voit apparaître la première version tournée dans un bureau.
La récupération d'un phénomène populaire par la communication d'entreprise est un marqueur essentiel de sa ringardisation. On appelle ça la jurisprudence lipdub. Mais dans le cas du Harlem Shake, le mouvement a été violent, explosif. Dans la seule journée du 11 février plus de 4 000 variantes étaient uploadées sur YouTube. Le 15, plus de 13 000. La publicité s'en est emparée (Pepsi, Oa