Le regard scrutateur de Thomas Sotto, placardé à chaque arrêt de bus depuis deux semaines, avait préparé le terrain. «Europe 1 réveille les Français», clame la campagne publicitaire façon affichage électoral de cette rentrée. L'invitation, en mode carte d'électeur factice, annonçait le point d'orgue de la conférence de rentrée de la station : l'élection, par les journalistes invités, du meilleur chroniqueur de l'émission de Laurent Ruquier, On va s'gêner, chaque jour à l'antenne de 16 h à 18 h 30, avec isoloir et tout. «Nous sommes en campagne pour conquérir les suffrages des auditeurs», claironne d'ailleurs le patron de la station, Denis Olivennes, dans son discours d'ouverture. Le lieu, lui aussi, est symbolique : la très politique salle de la Mutualité dans le Xe arrondissement de Paris, qui a notamment abrité le discours de Nicolas Sarkozy au soir de sa défaite de 2012.
«Fusée». Mais sur place, l'ambiance tamisée, les tables bien dressées et les M&M's bleu et blanc estampillés aux visages des voix de la station tiennent plus du banquet de mariage. Avec valse des animateurs en ouverture de bal. Cette année, le gendre idéal s'appelle Thomas Sotto. «C'est quelqu'un de très vif, qui a du rythme, exigeant, qui est extraordinairement impliqué dans le contenu de la matinale. C'était la personne parfaite pour mener cet exercice», justifie le directeur général de la station, Fabien Namias. Le jour