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Libération
Interview

Hervé Kempf: «L’écologie remet en cause le système»

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Spécialiste de l’environnement au «Monde», Hervé Kempf vient de quitter le quotidien avec fracas et s’interroge sur le traitement médiatique de ces sujets :
Vue aérienne du siège du Monde (© Charles Platiau / Reuters)
publié le 5 septembre 2013 à 21h36
(mis à jour le 6 septembre 2013 à 12h55)

Quinze ans après y être entré, Hervé Kempf vient de claquer la porte du

Monde

. En cause : la direction qui l’a empêché, selon lui, de couvrir le dossier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Le journaliste, spécialiste de l’environnement, va désormais se consacrer au site

.

«Hervé Kempf n’a jamais fait l’objet de la moindre censure au

Monde», dément pour sa part la direction du quotidien, qui précise que le journal

«entend continuer de traiter [l’environnement] dans toute sa richesse»

.

Pourquoi avez-vous quitté le Monde ?

Parce qu’il s’est produit quelque chose d’inacceptable : on m’a empêché de suivre Notre-Dame-des-Landes, que je couvrais attentivement depuis 2009. On m’a empêché de poursuivre mes enquêtes et de faire des reportages sur le sujet. Je pouvais seulement le suivre dans l’espace très réduit de la chronique écologie. Ça a créé un conflit durable, qui est devenu insupportable avec la suppression d’une chronique écologie en juin. J’ai donc décidé de proposer à la direction une rupture conventionnelle de contrat.

Selon la direction du Monde, votre chronique n’a pas été censurée mais «repoussée» pour des raisons de «priorités de l’actualité»…

Je redis que la raison fondamentale de mon départ est le fait que l’on m’a empêché de suivre Notre-Dame-des-Landes. C’est quelque chose d’irréfutable, qui m’a été signifié par des écrits de la direction. Quant à la chronique, qui est un aspect secondaire du conflit, les faits sont précis : le 7 juin, il a fallu faire sauter une chronique politique. La rédaction en chef a fait le choix de la faire passer le lendemain à la place de la chronique écologie