Natalie Nougayrède, 47 ans, a pris les rênes du Monde en mars. Première femme à diriger le quotidien du soir, elle le lit sur papier, sur son iPhone «mais aussi sur d'autres écrans :je suis multisupports».
Quel regard posez-vous sur vos six premiers mois à la tête du Monde ?
Je dirais que j'ai précisé les ambitions que je veux donner à ce journal. Nous ambitionnons de transformer le Monde en premier média francophone d'information à l'échelle mondiale. C'est d'abord un objectif de confiance en notre identité. Mais, c'est aussi un objectif économique : on considère que le numérique, loin d'être une quelconque menace, est une formidable opportunité. On a une marque très forte : le Monde, c'est le seul nom médiatique français à être reconnu partout à l'étranger, et on veut miser là-dessus. Aujourd'hui, la plupart des grands titres globalisés sont anglo-américains. Le New York Times, le Financial Times, le Guardian… Le Monde a parfaitement la capacité d'être dans cette ligue-là. On veut aller capter de nouvelles audiences et renforcer notre logique de rentabilité.
Où en êtes-vous du projet d’offre en anglais ?
Je ne peux pas en dévoiler tous les détails, mais c'est clairement un de nos projets. On veut offrir à des audiences anglophones une sélection de nos contenus, peut-être à un rythme hebdomadaire, sur le numérique et dans une logique payante. Je vois deux composantes possibles : la première, c'est ce que raconte le Monde sur les grands enjeux internationaux. La seconde, c'est le débat d'id