Un astéroïde massif a donc heurté la planète, mardi, et nous cherchons depuis à en mesurer l'impact. Ce sera long et complexe. Et ce sera probablement brutal pour tout le monde. Nous n'avons pour l'instant de tangible que quelques chiffres, notamment la dimension extraordinaire de la première onde de choc : trois jours ont suffi à GTA V pour réaliser des ventes mondiales à hauteur d'un milliard de dollars… (1) Oui, c'est un record. Qui sèche sur place le précédent détendeur, Call of Duty : Black Ops 2, auquel il avait fallu deux semaines pour atteindre ce chiffre.

L'industrie dans son ensemble et les concurrents du studio Rockstar en particulier seront les premiers à tirer les enseignements, fussent-ils cupides, d'un modèle aussi enviable. Tant mieux : ils ne pourront éviter d'observer leur propre paillasson et d'y trouver quelques questions embarrassantes. Par exemple : la stratégie qui consiste à presser annuellement le citron des licences les plus lucratives est-elle durable ? GTA V démontre qu'on peut fidéliser des joueurs sur le long terme sans les faire passer constamment à la caisse. Il est même probable que le cycle relativement long qui sépare chaque épisode de la série contribue à son prestige et empêche, en tout cas, son usure ou sa dilapidation.

Mais les scores mirobolants de GTA V, qui vont continuer à pleuvoir, ont moins d'importance que ses effets diffus, son influence encore insaisissable, d'ordre culturel et symbolique. La r