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Histoire

De l’ORTF à la «haute couture radiophonique»

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France Culture, qui diffusait à ses débuts des programmes de l’Education nationale, s’est débarrassée de son image austère dans les années 80.
publié le 23 septembre 2013 à 18h46

L’audience a tranché : ce sera France Culture. C’est le 8 décembre 1963 que l’ex-France III (née après-guerre et consacrée à l’art et à la vie intellectuelle française) est officiellement rebaptisée, après consultation d’associations d’auditeurs. La même année, de Gaulle rejette le traité de Moscou sur les essais nucléaires et le premier hypermarché français ouvre dans l’Essonne. On est en plein dans la France de Malraux et la radio est encore un média du soir ; cette habitude sera bientôt remplacée par la télévision.

«France Culture doit sa survie à une série de hasards, explique Emmanuel Laurentin, producteur de l'émission la Fabrique de l'histoire et coauteur du livre 50 ans de France Culture (1). Le ministère des Finances trouvait alors que ça coûtait trop d'argent, et le ministre de l'Information pensait qu'il s'agissait d'un refuge d'intellectuels opposés à de Gaulle. Il a fallu l'énergie des différents directeurs de l'ORTF pour que la radio voie le jour. Et, régulièrement, on lui a fait savoir qu'elle coûtait cher, qu'elle devait réformer sa grille pour conquérir plus d'auditeurs.» Une rengaine qui a en effet accompagné l'histoire de la station, dont chaque nouveau directeur s'est vu confier une mission similaire : élargir l'audience, sans se départir de l'exigence.

Mais l'antenne ne ressemble alors en rien à la radio d'aujourd'hui : «A cette époque, les concerts des orchestres de l'ORTF occupent la chaîne tous les après-midi de 1