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Libération

Raimbaut, en toute élégance

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Notre spécialiste des «médias digitaux» est mort lundi à 34 ans.
publié le 26 septembre 2013 à 21h06
(mis à jour le 26 septembre 2013 à 22h03)

A gauche, un peu à l'ombre de la machine à café, on le voit encore, Raimbaut. Il est là chaque matin, le journal étalé devant lui, il lit Libération. Il lit tout, scrute le moindre détail, l'œil malin, le sourire en coin. Des fois il râle, le symptôme des amoureux de Libération, il dit : «Encore un papier de quatre feuillets pour ne rien dire et en plus la photo est mal calée», se souvient Guillaume. Au début de l'année, d'abord Raimbaut a arrêté de fumer. Puis Raimbaut a arrêté de venir au journal. Lundi après-midi, Raimbaut a arrêté de vivre. Un cancer des bronches détecté en février : il avait 34 ans.

Si son nom n’apparaît nulle part dans le journal, Raimbaut Veran était partout sous les pages. «Développeur Méthode et web, analyste système», c’était ça, son boulot. En clair - ou presque -, il mettait en musique informatique le système éditorial du journal. On lui sera, ici, éternellement reconnaissants d’avoir pu avoir du houx pour décorer des Choix de l’Avent dans la grille télé.

«Il avait le grain, il avait le bon grain.» C'est Yohan, alias «l'informagicien» de Libération, qui parle. Il a recruté Raimbaut il y a cinq ans. Une candidature spontanée d'un type - encore un, c'est une manie, ici - qui ne veut travailler qu'à Libération. «Je pense que je peux vous apporter quelque chose», écrit-il en guise de CV. Vendu. Et ce qu'il peut apporter à Libération ne se limite pas à l'informatique : «Lui, ce