Elle imprègne tout. Elle est l'hymne de l'époque. Elle, c'est l'économie qui nous dit que la Bourse se reprend aujourd'hui avec ce minuscule 0,3% de hausse ou que demain la croissance ne sera pas de 0,9%, mais plutôt de 1%. Des -0,1%, des +0,2%… La statistique quadrille le discours de l'économie. Le quantifiable est sa boussole. La croissance son unique raison d'être. Au final, l'économie s'est enveloppée d'une syntaxe mystérieuse, gage de sérieux. Mais malgré son étrange alphabet, il est encore possible de rassurer les déprimés, ceux, qui résignés, confient : «L'économie, moi, j'y comprends rien.» La preuve par Déchiffrage, lancé ce soir sur Arte, qui se veut une «revue documentaire économique» Qui osera désormais dire que l'économie est rébarbative ?
Vertus. Conçu avec Alternatives économiques (là, en revanche, c'est un vrai gage de sérieux), Déchiffrage (1) a pour ambition de rendre la discipline accessible. Pour son premier opus, la revue, mensuelle, nous fait voyager de Berlin à Paris en passant par Bangalore, histoire de mieux questionner les vertus et les méfaits de la croissance. Histoire de mesurer aussi à quel point nous vivons les yeux rivés sur le taux de croissance de ce fameux PIB.
Et qu'importe si celui-ci, proclamé par les économistes mainstream le meilleur indicateur du progrès de l'humanité, est indifférent à la manière dont sont répartis les biens, les services, les r