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Libération

Affaire Karachi, l’amoral de la «fable»

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Karachi, une affaire d’Etatdossier
L'argent, le sang et la démocratie (PHOTO Arte)
publié le 14 octobre 2013 à 20h36

Comment une campagne présidentielle (pathétique), celle d’Edouard Balladur en 1995, a notamment été financée grâce à de gros contrats d’armement avec le Pakistan, pour aboutir à l’attentat de Karachi en mai 2002, provoquant la mort de 15 personnes dont 11 Français. C’est cette «fable» - terme utilisé par Nicolas Sarkozy en 2009 pour parler de l’affaire - que racontent ce soir le journaliste Fabrice Arfi (Mediapart) et le réalisateur Jean-Christophe Klotz.

Avec juste ce qu'il faut de mise en scène - un narrateur sur une scène de théâtre et des gros plans sur le journaliste au travail - le documentaire se plonge d'abord dans les comptes de campagne de «Doudou», validés par le Conseil constitutionnel malgré de gros dépôts injustifiés d'argent liquide. «Roland Dumas ne voulait pas d'histoire», justifie Jacques Robert, ancien «sage». Dans son interview, l'une des plus passionnantes - et glaçantes - du documentaire, il n'épargne personne. D'après lui, les comptes de Chirac ne valaient pas mieux, mais on ne pouvait pas virer le nouvel élu. Alors, pour les deux candidats de droite, il y a eu certains «petits tripatouillages». «Pour des raisons politiques, nous n'avons pas appliqué l'Etat de droit», ajoute, indigné, Robert. Et de conclure : «Vaut-il mieux l'ordre avec de l'injustice, ou du désordre avec la justice ?» En protégeant «l'argent» (première partie du docu), l'Etat a donc fait couler «le sang» (second chapitre). L'