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Le coin du geek

«The Private Eye», BD post-Internet

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Le scénariste star Brian K. Vaughan se lance dans l'indé, sans DRM et le lecteur paie ce qu'il veut.
publié le 14 octobre 2013 à 13h18
(mis à jour le 14 octobre 2013 à 23h55)

Ce n'est pas encore une révolution, mais c'est au moins un bel appel à la liberté. Envoyant valdinguer Marvel et DC, deux éditeurs quasi incontournables en matière de comics, le scénariste américain Brian K. Vaughan et le dessinateur espagnol Marcos Martin ont décidé d'autopublier leur nouvelle bd, The Private Eye, sur une plateforme de téléchargement créée pour l'occasion. Réalisé sur un format à l'italienne particulièrement adapté à la lecture sur tablette, ce polar de techno SF, qui se déroule dans un monde privé d'Internet après l'effondrement du cloud, est mis à disposition du lecteur, chargé de définir lui-même le prix de sa bd. Poussant la logique indé jusqu'au bout, les deux auteurs ont refusé tout DRM (ces verrous numériques si chers à Apple) et tentent de rendre leur œuvre accessible au plus grand nombre en proposant des traductions en espagnol, en catalan, en portugais et en français.

Après six mois d'existence et quatre épisodes publiés (sur une dizaine de prévus), Vaughan et Martin affirment être satisfaits de leur expérience et, s'ils ne communiquent pas leur nombre de lecteurs, ils jugent «en avoir assez» pour poursuivre l'aventure, la moitié des téléchargements étant payés par les internautes. Mais surtout, The Private Eye n'est pas une œuvre au rabais et s'inscrit sans rougir dans la continuité des chefs-d'œuvre de Vaughan: Y, le dernier homme, Ex Machina et Saga