«Il me tardait de pouvoir vous parler librement.» Des trémolos dans la plume, le patron de Lagardère Active, Denis Olivennes, a écrit un courrier adressé hier aux salariés du groupe. Il leur tardait aussi, aux salariés, de savoir à quelle sauce ils allaient être mangés. Des semaines, des mois qu'ils attendaient. Le couperet est tombé hier matin, lors d'un comité d'entreprise long de trois heures : dix des trente-neuf magazines du groupe vont être mis en vente, dont Be, Première et Psychologies magazine. En tout, 350 postes sont concernés par ces cessions et par la réorganisation de la branche médias du groupe Lagardère, dirigé par l'Arnaud du même nom. Les syndicats, eux, parlent de plus de 560 postes touchés, en comptant les 214 pigistes réguliers qui travaillent pour les magazines du groupe.
Réunis en assemblée générale hier après-midi, «les salariés étaient groggy, bouleversés : on ne s'attendait pas à ce qu'autant de postes soient concernés , témoigne une syndicaliste. Mais tout le monde est très mobilisé.» Pour protester contre ce plan, les salariés des branches presse et publicité de Lagardère Active ont voté à l'unanimité moins une voix pour une grève générale reconductible, à partir de lundi, qui pourrait empêcher la parution des hebdomadaires du groupe. Dans un texte courroucé, les élus et les organisations syndicales «condamnent et refusent ce plan qui n'a aucune justification économique sérieuse et