On se demande bien pourquoi on a décidé d'installer un jour des rideaux aux fenêtres. Qu'avons-nous donc de si grave à cacher qui ne soit pas visible de nos sympathiques voisins qui habitent de l'autre côté de la rue ? Bien sûr, il ne s'agit pas seulement de pouvoir se balader à poil à toute heure de la journée ou d'éviter de se ridiculiser en tentant de battre son high score à Just Dance. On a simplement envie de choisir ce qu'on partage de sa vie et avec qui. Cette aspiration à l'espace privé communément admise dans la vie de tous les jours semble aujourd'hui presque utopique dès qu'on parle de l'activité en ligne. Les dernières révélations issues des documents fournis par Edward Snowden - il faudra lui ériger une statue, un jour, ou alors, soyons fous, l'accueillir à bras ouverts en France pour services rendus - sont consternantes.
En plus de Prism, qui permet à la NSA d’avoir accès à ce qui est stocké sur les serveurs des géants américains du Net (Google, Microsoft, Facebook, Apple, etc.), le service de renseignement dispose aussi d’un système d’écoute massif en temps réel baptisé Upstream. Grâce à un accès direct aux tuyaux qui font transiter les informations, il a été possible d’espionner en seulement quelques jours des millions d’échanges sur des adresses des domaines wanadoo.fr et alcatel-lucent.com. Difficile de trouver la moindre justification à cette récolte massive. C’est beau, l’espionnage à l’heure du big data.
On pourrait jouer les blasés façon