Les dès sont jetés. Dans un mois, la Xbox One de Microsoft et la PlayStation 4 de Sony, deux nouvelles consoles de salon dites «next-gen», auront intégré le paysage. Autant dire que les chaînes de production tournent à bloc, que les conteneurs sont en train d’être remplis et que l’on commence à faire de la place dans toutes les arrière-boutiques et grandes surfaces spécialisées de la planète. Les plans marketing sont déployés. Depuis l’hiver dernier, les médias, les gamers et l’industrie ont été conviés à un spectacle permanent de «dévoilements» et «révélations», dont les formes s’étendent de la conférence de presse en direct mondial jusqu’au rendez-vous feutré dans un loft du Bas-Marais parisien, en passant par les grandes foires commerciales du globe (l’E3 aux Etats-Unis, la Gamescom pour l’Europe et le Tokyo Game Show).
Les moindres mouvements tactiques des deux constructeurs ont été scannés par les experts patentés et par les joueurs eux-mêmes, mais ce sont ces derniers qui ont remporté sans difficulté le match de l'influence, comme l'a démontré la très édifiante mésaventure vécue par Microsoft lors des premières présentations de la Xbox One, au printemps. Parce qu'elle semblait vouloir forcer le pas de la dématérialisation et enserrer le joueur dans les filets d'une logique commerciale très agressive (accessoire Kinect obligatoire, online inévitable, remise en cause du modèle du jeu d'occasion, etc.), la Xbox One a reçu un accueil beaucoup moins chaleureux que sa rivale