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Procès à charte pour la presse britannique

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Alors que l’affaire des écoutes par les tabloïds de Murdoch est jugée depuis lundi, le Royaume-Uni a adopté hier un dispositif de régulation des journaux.
publié le 30 octobre 2013 à 21h01

Officiellement, il s’agit d’une complète coïncidence. Mais quelle troublante coïncidence ! Une charte sur une nouvelle régulation de la presse britannique a reçu hier le sceau royal, ce qui la transforme de fait en document officiel. Exactement au même moment, le procès de huit personnes, dont Rebekah Brooks, l’ancienne directrice générale de News International, la branche britannique du groupe de médias de Rupert Murdoch, entrait dans le vif du sujet. Or, l’élaboration de cette charte de régulation de la presse britannique découle directement des actions délictueuses dont sont accusés ces individus.

Ces huit personnes, dont plusieurs anciens journalistes, sont soupçonnées, entre autres, d'avoir procédé pendant plus de dix ans à des écoutes téléphoniques illégales des messageries de téléphones portables de personnalités, le tout pour alimenter les scoops de leurs journaux, au demeurant le tabloïd The Sun et son ancienne édition dominicale, News of the World (NoW).

Indiscrétions. En juillet 2011, la révélation selon laquelle des journalistes de NoW ont écouté la messagerie de Milly Dowler, une adolescente de 13 ans enlevée et assassinée, sonne le glas pour le tabloïd. Le public britannique, qui se délectait jusque-là des indiscrétions sur les stars de cinéma ou du football, est révulsé par cette intrusion dans la vie de la famille d'une personne ordinaire, victime, qui plus est, d'un crime odieux. Le magn