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Libération
Rapport

L’éthique en toc de la presse épinglée

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Les Assises du journalisme, qui ont eu lieu cette semaine à Metz, ont dénoncé le manque de rigueur de l’information. La création d’un conseil déontologique est envisagée.
publié le 5 novembre 2013 à 20h36

Ces derniers mois, un chroniqueur littéraire a invité sa compagne dans son émission pour l'interroger sur son dernier roman. Un témoignage d'une fausse mère porteuse a été publié dans un quotidien, et repris dans de nombreux médias. Une photo de déraillement de train en Russie a été utilisée pour illustrer l'accident de Brétigny-sur-Orge. Une chaîne de télé a situé Fort-de-France «à l'étranger», une autre a totalisé pas moins de six erreurs factuelles dans un sujet sur le Venezuela avant les élections. Et la fille d'un actionnaire, alors candidate dans un télé-crochet, a été interviewée par le journal de son père. Sur la période 2012-2013, la liste des erreurs factuelles et des mauvaises pratiques des médias français est franchement longue.

Présenté hier après-midi aux Assises du journalisme à Metz (Moselle), le premier rapport annuel de l'Observatoire de la déontologie de l'information (ODI) livre, sans prétendre à l'exhaustivité, 150 «faits déontologiques». Intitulée «L'insécurité de l'information», cette synthèse salutaire, et sans précédent, pointe du doigt absence de recoupement, suivisme, mises en scène, faux experts, mélange des genres, conflits d'intérêts, poids de l'actionnaire ou déficience de l'encadrement rédactionnel. «Il n'y a pas eu de cas extraordinaires, type Outreau ou le petit Grégory, précise l'historien Patrick Eveno, membre du bureau de l'ODI . Mais toute une série de petites et moyennes infractions.»