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Libération
Vu de Buenos Aires

La feinte de Clarín pour conserver son monopole argentin

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publié le 5 novembre 2013 à 20h06

Collé dans les cordes par un arrêt de la cour suprême, le principal groupe de presse argentin, Clarín, répond par une feinte. Lundi, le plus haut tribunal du pays a validé la constitutionnalité de la loi sur les médias, votée il y a maintenant quatre ans par le Congrès. Elle prévoit, entre autres, la déconcentration économique des conglomérats médiatiques. Au nom de la pluralité et de la lutte contre les monopoles, elle limite notamment le nombre de licences de stations de radio, de chaînes hertziennes ou du câble qui peuvent être possédées par un même groupe. Cette loi permet aussi au gouvernement de vendre aux enchères les licences qui sortent du quota. Mais nombreux sont ceux qui reprochent au pouvoir de l’avoir dessinée aux petits oignons dans le but de nuire personnellement au patron de Clarín, le plus grand groupe de presse d’Amérique latine, Hector Magnetto, ennemi juré de la présidente argentine Cristina Kirchner, à qui il livre depuis six ans à un combat sans merci.

Le groupe Clarín aurait donc dû être forcé à «désinvestir» et à se séparer de plusieurs de ses titres. Mais voilà que lundi, Hector Magnetto a présenté un plan de conformation à la loi minutieusement préparé : c'est une fragmentation de Clarín en six entreprises autonomes - sans encore préciser comment elles se répartiront entre ses actionnaires actuels. Pas de vente aux enchères ni de démembrement, donc. Clarín conservera ses fleurons, tels l'opérateur de télévision câblée et fournisseur d'Inter