Aquoi ressemble un jeune gamer irakien et à quoi joue-t-il ? Dans un article du New Yorker, dont la lecture ne laisse pas indemne, Simon Parkin esquisse le portrait de Mohammed, 18 ans, qui compte parmi les champions online mondiaux de Battlefield 3. Notre premier réflexe hésite entre le glups et la désolation : ne pouvait-on souhaiter autre chose qu'un jeu de guerre pour un jeune homme dont l'enfance n'a connu que ça ? Ne trouverait-il pas un épanouissement plus heureux, plus dépaysant chez Super Mario ? Ou avec Fifa ? Mohammed et ses amis expliquent très bien ce qui, au contraire, leur plaît et même les délivre dans le jeu de guerre : ils se vengent de la réalité.
C'est d'ailleurs pourquoi tous les jeux proposant à leur menu des missions situées en Irak et où il faut lutter contre des terroristes rencontrent dans ce pays un succès particulier. Ainsi, Mohammed apprécie tout particulièrement une mission de Battlefield 3 située dans sa propre ville de Souleimaniye, dans le nord-est du pays… Oui, tout ceci est très embarrassant… et pourtant cela s'explique. Mohammed appartient à la classe moyenne supérieure, qui a les moyens d'équiper ses enfants en PC. Une classe qui a aussi les moyens de les protéger : la famille de Mohammed a quitté Bagdad et déménagé dans le nord de l'Irak après des menaces de kidnapping. Ses