Pour sa deuxième année, l'émission d'actu de la BBC, The Hour, tangue un peu. Son présentateur star, Hector Madden, jouit avec un peu trop de gourmandise de sa notoriété. Il a l'alcool mondain et passe ses soirées dans un cabaret capitonné peuplé de filles légères. Freddie Lyon, l'intrépide journaliste de l'émission, s'est fait virer quelques mois plus tôt. Quant au directeur de l'info, c'était un espion à la solde des Russes… Et puis, The Hour est depuis peu concurrencé par un autre programme, Uncovered, sur la chaîne privée ITV. La productrice Bel Rowley porte le show, mais à bout de bras.
Tous ces éléments narratifs sont plantés en quelques minutes à peine, dans l'efficace scène d'exposition de cette seconde saison de The Hour. L'essentiel de cette série éponyme du magazine fictif de la BBC se joue dans les studios enfumés de la télé publique britannique, à la fin des années 50. Dans la première saison, il était question de guerre froide, d'agents doubles, en pleine crise de Suez. The Hour devenait un huis clos dans lequel s'affrontaient les deux blocs, en direct et devant les caméras. La scénariste Abi Morgan (The Iron Lady, Shame) s'attaque dans cette deuxième saison à un sujet plus circonscrit, plus local. Disons, moins ambitieux, mais peut-être mieux maîtrisé : la prostitution, dans un Londres corrompu e