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Libération

Pour les journalistes, Pékin est un ogre de papiers

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Al-Jezira, Reuters et maintenant Bloomberg : le chantage aux visas est un grand classique du régime.
publié le 21 novembre 2013 à 20h56

Désormais démissionnaire de Bloomberg, Michael Forsythe a toutes les chances de voir son visa révoqué rapidement. Un grand classique pour les journalistes qui dérangent Pékin. Ainsi, le visa d’un autre reporter expérimenté, Paul Mooney, employé par Reuters, a été refusé cette semaine sans explication. En avril, peu après le dépôt de sa demande de séjour, il avait été convoqué par des officiels chinois qui lui avaient demandé d’expliquer son point de vue sur plusieurs questions délicates, entre autre sur le Tibet…

«Epingle». Basé à Pékin depuis dix-huit ans, Paul Mooney a jusqu'alors traité les questions des droits de l'homme pour le South China Morning Post, un quotidien anglophone de Hongkong. Cette expulsion déguisée fait suite aux refus de renouveler les visas de la correspondante d'Al-Jezira, Melissa Chan, l'an dernier, et du reporter du New York Times Chris Buckley. Andrew Higgins, du Washington Post, a lui aussi été interdit de visa, malgré l'intervention d'un illustre «vieil ami de la Chine», Henry Kissinger.

Les journalistes étrangers les plus chevronnés sont de véritables bêtes noires pour Pékin, qui perçoit de manière assez singulière le rôle des médias qui ne sont pas sous sa coupe directe. «Certains médias et certaines forces occidentales hostiles ne veulent pas d'une Chine socialiste prospère […] et utilisent leurs puissantes capacités de dissémination pour monter en épingle la "théorie de la men