Un gai Noël ? Au diable vos gais Noëls ! Et quel droit avez-vous d'être gais ? Les moins teubés d'entre vous (2% de notre lectorat grand max) auront reconnu dans cette subite poussée de fiel les mots d'Ebenezer Scrooge, le héros acrimonieux d'Un chant de Noël, le conte de Dickens. Les autres auront vu le Disney. Crétins. Et tous, vous vous interrogez : mais qu'est-il donc arrivé au Dr Garriberts dont l'humeur, déjà primesautière, atteint d'ordinaire à l'approche de Noël, et de ses programmes télé résonnants d'allègres grelots, des Himalaya de jovialité ? Bah, dirait Scrooge, sottise. Bah, adaptons-nous, bullshit. Comment voulez-vous avoir un gai Noël télévisé alors qu'aucune chaîne digne de ce nom (1) ne diffuse Sissi ? Du coup, nous voilà en Ebenezer Garriberts, «dur et tranchant comme une pierre à fusil», «secret, renfermé en lui-même et solitaire comme une huître» (dis, Dickens, d'où c'est solitaire, une huître ?), renfrogné, ronchonch… FLOUTCH ! Qu'est ceci ? Quelle est donc cette transparente silhouette à lunettes corrigeant à grand-peine un fort strabisme ? Ah fuck : Jean-Paul. Mais Jean-Paul, qu'est-ce que tu fous là ? «Oui, coasse l'apparition, oui, Ebenezer Garriberts, c'est bien moi, Sartre.» Wow. «Crois-tu que j'ai fondé Libération pour que tu écrives des mistoufles sur la télé de Noël ?» Attends, Jipé, mais y a pas Sissi quoi, sérieux quoi. «Tu vas être hanté par trois
Bourre-Paf
Un chant de Noël d’Ebenezer Garriberts
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Crédit: Jeffrey Coolidge, Getty Images
publié le 20 décembre 2013 à 19h06
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