En cette veille de nouvel an, on aspire à se retirer de la fébrilité ambiante, à se mettre sous la couette et à regarder une bonne série… la troisième saison de Homeland, par exemple : un suspens haletant, de la géopolitique globale, des cas de conscience, des machinations. Et des énormités.
Cette troisième saison est un cas d'école. Elle nous dit, l'air de rien, que l'Iran protège, contrôle et adule les terroristes d'Al-Qaeda. Elle nous dit que ces derniers sont protégés dans les faubourgs de Caracas. Drôle de salade, tout de même, si l'on réfléchit un peu… ces alliances sont certainement fondées sur des lectures rapides s'apparentant à des syllogismes : Al-Qaeda est l'ennemi des Etats-Unis, le Venezuela de Hugo Chávez est aussi l'ennemi des Etats-Unis, or, le Venezuela est l'ami de l'Iran, qui est aussi l'ennemi des Etats-Unis, donc Al-Qaeda est l'ami de l'Iran. Sauf que cela ne fonctionne pas. Il ne faut pas aller chercher bien loin pour voir que les combattants apparentés à Al-Qaeda se battent à mort contre ceux qui sont soutenus par l'Iran : la Syrie en est un exemple, comme l'Irak à ses côtés. Les scénaristes de Homeland ne peuvent pas ignorer (en tout cas, ils n'en ont pas le droit) cette situation de Fitna (discorde au sein de l'islam entre chiites et sunnites). Alors que veulent-ils nous dire ?
De glissements en approximations, ils nous disent que si l’on regarde les choses avec les yeux de la CIA et les jeux d’équilibres des services de ren