Ils sont reporters, photographes, ils partent régulièrement en Syrie, certains ont déjà été victimes d’un kidnapping. D’autres sont chefs de service et prennent la responsabilité d’envoyer des journalistes sur place. Tous ont débattu lundi soir lors d’une soirée organisée à la Maison de la Radio en soutien aux journalistes français otages en Syrie, Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres enlevés en juin 2013.
Au cœur de la soirée animée par Florence Aubenas, ancienne grande reporter à Libération détenue durant cinq mois en Irak, et Jean-Marc Four, directeur de la rédaction de France Culture, la nécessité de continuer à couvrir les réalités d'un pays déchiré par un conflit où «l'enlèvement est devenu une véritable industrie, où le journaliste est une proie».
«Le première révolution syrienne n'est plus»
Malgré la diffusion du récit glaçant de ses cinq mois de détention par son compagnon d'infortune, Domenico Quirico, journaliste à La Stampa libéré en septembre, assure : «Moi, c'est mon métier. La vraie tragédie, c'est celle des 22 millions d'habitants. On dit que 130 000 personnes sont déjà mortes dans ce conflit, mais on ne sait pas exactement. Ces 130 000 personnes, ce sont des enfants, des vieux, des civils qui sont morts. C'est nécessaire de continuer à aller en Syrie pour transformer ce chiffre en êtres humains.»
Le journaliste italien explique qu'il devient très difficile de trouver des personnes de confiance. «Je suis allé cinq fois en Syrie, chaque fois