Le plus embarrassant quand il s'agit de rendre compte d'un jeu aussi profond, varié et rigoureux que Forza Motorsport 5, c'est de reconnaître la vérité : on ne le juge qu'en partie, parce que l'étudier sous toutes les coutures supposerait un investissement aussi déraisonnable qu'infructueux. Admettons donc n'entretenir avec ce Forza 5 qu'un rapport amusé mais légèrement distrait, que certains pourraient même qualifier de casual… Signalons aussi que c'est exactement avec le même esprit d'écervelé du volant que nous abordons le concurrent Gran Turismo 6, réservé aux consoles PS3.
Ce Forza, lui, est le premier de son espèce à courir sous les couleurs de la next-gen. Exclusivité de Microsoft pour sa toute fraîche Xbox One, il joue donc aussi une partie symbolique : c'est une sentinelle avancée, dont les choix de design et la technologie contribueront à établir les standards du genre pour le cycle qui s'ouvre. Genre qui reste, historiquement comme économiquement, l'un des segments les plus fructueux de l'industrie. Ne faire que picorer Forza ne rend sans doute pas justice au travail d'orfèvre de ses concepteurs, mais cela n'en gâche pas le goût et les sensations. Le joueur insouciant peut être aussi bien enveloppé par la souplesse du gameplay, le parfait vrombissement des bolides, l'hyperréalisme brillant de cet univers, que l'amateur chevronné décidé à débusquer la totalité (monstrueuse, c'est un compliment) de son programme.