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publié le 19 janvier 2014 à 18h16

Et finalement, on est parvenus à cet endroit, ce moment de la vie où on n'est plus étonnés par rien. Comme des vieux sur un banc public, on regarde passer la mafia corse, le Président en scooter, les paparazzi avec leurs téléobjectifs, les gardes du corps qui apportent les croissants, la presse anglaise qui arbore Julie Gayet à la une, l'ambulance qui emmène la première dame vers l'hôpital. Crise de nerfs ? Tentative de suicide ? Ah, on saura bien assez tôt. Il paraîtrait que l'actrice blonde a été nommée au jury de la villa Médicis par Aurélie Filippetti. Très bien. Finalement, il paraîtrait que non, Filippetti n'y était pour rien, ou presque. Re-très bien. Dans quels films a-t-elle joué, déjà ? On va guetter les diffusions à la télé, qui ne sauraient tarder. On est à un carrefour qui ressemble au VIIIe arrondissement de Paris, un carrefour tonitruant de sirènes de police, de pompiers, d'ambulances. Une catastrophe s'est peut-être produite, ce tumulte annonce peut-être la fin du monde. Ou peut-être pas. On s'en fiche, on est aux premières loges.

En des temps lointains, on s'interrogeait sur notre droit à rester là, sur le banc. Etait-ce bien digne ? Etait-ce bien citoyen ? N'étions-nous pas, comme on disait à l'époque, des «voyeurs» ? Mais ces temps sont révolus. Depuis qu'on a failli élire DSK parce qu'on ne savait pas, parce qu'on ne nous avait rien dit, tout est permis. Nous sommes désormais convaincus de notre droit inaliénable à savourer le spectacle. Puisque