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Reuters dépêche une motion de défiance contre sa direction

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Le service français de l'agence s'élève contre les «destructions d’emplois» et une «logique comptable sans vision éditoriale».
Le siège de l'agence Reuters au 85 Fleet Street à Londres. (photo Reuters)
publié le 14 février 2014 à 22h12

Le service français de l'agence de presse Reuters vient de voter, à 95,12%, une motion de défiance contre sa direction de la rédaction. «D'habitude, c'est une entreprise qui ne fait pas de vagues», note un journaliste de cette agence à la fois généraliste, comme l'Agence France Presse (AFP), et financière, comme Bloomberg - c'est même le cœur de métier de sa maison-mère, le groupe Thomson-Reuters.

«Destructions d'emplois, services exsangues, logique comptable sans vision éditoriale»: le titre de la motion liste bien des doléances. Depuis début 2013, l'agence a vu ses effectifs, un peu moins de 90 salariés, réduire comme peau de chagrin. Le tout avec «des moyens en constante diminution», indique la motion. Aujourd'hui, c'est carrément le service sports qui disparaît: ses trois postes sont supprimés dans le cadre d'un plan social en France, alors que 3000 postes sont supprimés au niveau mondial.

Le problème se pose désormais pour le desk international, chargé de traduire les dépêches envoyées du monde entier. C'est le seul service de l'agence qui fonctionne 24h/24 et 7 jours sur 7. Mais ces temps-ci, les journalistes ne sont plus assez nombreux pour remplir le planning, tous les soirs de minuit à 7 heures du matin. «Sans le sport, on n'est plus vraiment une agence de presse généraliste, regrette un journaliste. Et si on n'est plus présent la nuit, on n'est plus une agence de presse. Ca veut dire qu'on passe à côté de l'arrestation de DSK,