Huit arrêts maladie, quatre départs et autant de procédures en cours, une enquête de l'inspection du travail. Le tout depuis l'automne au magazine Causette, qui ne compte qu'une quinzaine de salariés titulaires. Ça fait beaucoup. «Une hécatombe», appuie une ancienne journaliste. Les mêmes mots reviennent chez les collaborateurs du mag : «Paroles violentes», «boule au ventre», «organisation désastreuse», «bouclages atroces»…
«Melon». Le mensuel «plus féminin du cerveau que du capiton» fête cette année ses 5 ans. D'abord bimestriel-fanzine, rédigé par une bande de potes dans la cuisine de l'un ou le salon de l'autre, il trouve très vite son public : des lectrices lasses que la presse féminine les «prenne pour des quiches», du nom d'une rubrique du magazine. Les chiffres de Causette, passé mensuel en 2011, font pâlir d'envie la morne presse française : 66 737 exemplaires vendus par mois en 2013, soit 27% de plus que l'année précédente.
Pourtant, rue de Charonne, où se serre la petite rédaction, l'heure n'est pas à sabrer le champagne. Avec le succès vient «une plus grande pression sur le journal», explique un journaliste. Grégory Lassus-Debat, le fondateur et directeur de la publication, 31 ans, «prend un gros melon». «C'est parti en live dans sa tête, confirme une ex-collaboratrice. Il est devenu méfiant, parano, mégalo.» Il ne s'entoure que de femmes, gère tout